mardi 4 novembre 2008

Wilson's Promontory, suite et fin

Bonjour tout le monde,



Veuillez excuser l'heure tardive de ce post, mais aujourd'hui c'était la Melbourne Cup, et du coup je n’ai pas été à l’université. Je vous en parlerai plus amplement demain. De plus, Blogger déconnait et je ne pouvais pas mettre les photos... Au passage, vous noterez la situation paradoxale : C’est parce que je suis en congé que je n’ai pas pu vous écrire aussi vite que d’habitude…



Je vous avais donc laissé au moment où nous nous couchions à l’heure des poules… Pourtant sur le camp de base nous étions les derniers debout. A 5h30, Julien s’est réveillé. Comme je ne dormais que d’un œil, j’ai vite émergé. Et comme on s’est vite mis à raconter des conneries, on a fini par réveiller nos deux compères ! Du coup nous étions les premiers hors de la tente sur le camp, pratiquement en même temps que le soleil, vers 6h.


Le temps d’émerger et hop, on remet le gaz de compet’ en route pour toaster le pain de mie brouillé par nos pieds… Oui car comme nous étions en pleine nature, laisser la nourriture dehors aurait pu être une grave erreur. Nos voisins se faisait dépecer leurs détritus à 6h du matin par un gros corbeau (ou un oiseau ressemblant à un gros corbeau) par exemple. Du coup, on avait mis ça au pied de la tente, mais comme nous étions 4 mecs pas trop maigres, forcément le pain de mie a bien morflé !



Comme vous pouvez le voir, on avait l’air très réveillé… Même si la nuit avait été longue, on ne peut pas dire qu’elle fut bonne, à quatre dans notre tente, à même le sol. Mais on était motivé à fond, donc pas de soucis !

Au passage, vous remarquerez à quoi ça mène de faire des sondages stupides pour savoir si l'on doit se couper les cheveux ou non...!


A 7h, nous étions déjà en route vers le South Point après avoir quitté le camp :

C’est cette partie de la rando que j’ai préféré. En effet, ces 4.7km de marche aller furent les plus “aventuriers“. Ne croyez pas que nous avons joué les Indiana Jones, mais disons simplement que c’était encore un peu plus rigolo car il fallait contourner les troncs en plein milieu de chemin, se glisser entre deux énormes rochers, et puis descendre un flan de montagne pour passer sur le flan d’une autre. Nous avons encore traversé tous types de paysage, c’est assez déconcertant en si peu de kilomètres… La forêt tropicale, les plateaux lunaires, les grands espaces rocailleux avec une vue imprenable sur l’infinie, …






Après une heure de marche à un rythme soutenu mais pas extravagant, nous arrivions enfin au South Point… Vous ne pouvez pas imaginer la sensation... Alors que nous sortions de la forêt, nous sommes tombés sur d’énormes rochers recouverts de lichen orange, avec l’océan droit devant nous, des îles impressionnantes s’y prélassant, les nuages tentant de s’y accrocher, et bien sûr, le soleil à peine réveillé qui venait de se lever et continuait de monter lentement… J’ai adoré ce moment. Il était tôt, il faisait beau, nous étions seuls.








Naturellement, je crois que sans trop s’en apercevoir, nous nous sommes tous isolés, pour contempler, songer et peut être rêver… Un grand silence régnait sur ce bout du monde…


J’ai fermé les yeux et j’ai tenté d’imaginer ce que pouvait représenter ce lieu… J’ai vu la terre, et j’ai été obligé de la faire tourner et de la pencher pour voir la France, et là j’ai réalisé. J’ai réalisé que j’étais vraiment à l’autre bout du monde et, qui plus est, très bas.

Ceux qui me connaissent savent que mon élément est l’eau, donc ensuite je n’ai pu m’empêcher d’escalader les roches pour descendre toucher l’océan et lui parler.


Et puis, peu à peu, naturellement et inconsciemment encore, nous nous sommes rassemblés sur un gros rocher pour discuter posément. C’est étrange comme parfois l’immensité et la beauté des environnements dans lesquels on vit peut influencer notre comportement en moins de deux. Qui ne s’est jamais retrouvé face à l’horizon et a ressenti immédiatement une force étrange qui nous pousse à refaire le monde, à se battre ? En tout cas, je ne sais pas ce qu’il en fut pour mes 3 comparses, mais j’ai vraiment ressenti cette force tranquille à ce moment magique.


Au bout d’un moment, nous sommes repartis en direction du camp. Nous avions du le sentir, des gens arrivaient… Timing parfait, nous avions détenu le South Point rien que pour nous au levé du soleil. Sur le chemin du retour, Krot a eu un petit soucis de genou… Nous avons donc ralenti la marche car après le démontage de la tente, un long retour nous attendait.


Arrivé au camp, nous avons bu un peu d’eau, ranger un peu, bu une bière et nous nous sommes reposés les gambettes, pour repartir en forme. Une fois la tente démontée, et les sacs chargés, nous avons fait une petite photo de groupe :


Cette fois-ci, à l’aide de stratagèmes ingénieux – preuve de notre créativité et de notre intelligence hors du commun – nous nous sommes arrangés pour tout mettre dans les sacs et ne rien avoir dans les mains, si ce n’est nos bâtons de marcheur ramassés par terre.


Et c’était reparti pour les 13km dans l’autre sens. Le genou de Krot ne s’arrangeait pas… Le pauvre en a bien ch*é ! Au départ nous avons fait des pauses, mais dans la partie finale, une longue montée de chacal, nous avons chacun pris notre rythme car ça devenait vraiment crevant d’essayer de suivre le rythme des autres.









Alors les costumes Touareg, ce ne sont pas pour le folklore local, mais parce qu'en Australia il existe un phénomène assez horripilant... En effet, dès qu'il fait chaud, les mouches sortent par centaines, et vous collent à longueur de journées sur la plage où dans les endroits dégagés en bord de mer... Mais quand je dis par centaines, je n'exagère pas, regardez sur mon chapeau et mon duvet :

C'est vraiment trèèèèèèès chiant !
Elles vous picorent le visage. D'où l'avantage de mes lunettes de déglingos et de mon chapeau de paille. Ca protège du soleil... Et des mouches !


Je suis content car comme je ne connaissais pas trop mon rythme (et qu’accessoirement je n’avais pas pris une cuite la veille ce coup-ci), j’ai décidé de m’accrocher à Raph, le marcheur professionnel de la bande… Bon, je vous l’avoue, sur la fin, je la jouais au mental car mes vieilles baskets trouées commençaient à m’arracher les pieds et j’avais les jambes en feu. Un rangers nous a doublé en moto en nous encourageant : “Bah alors les mecs, c’est dur ? Ca monte hein ? Vous inquiétez pas il vous reste 30 minutes environ… Allé A+ !“. Bref on est reparti avec le sourire… A la joie de voir le parking au loin, j’étais tellement content que j’ai fini en sprint avec Raph ! J’étais bien vanné, mais très content d’arriver et d’avoir passer un si bon week-end ! Je pense que 32 bornes en montagne doit paraître ridicule pour les marcheurs, mais je n’avais rarement marché autant avec un aussi gros chargement sur le dos !


Nous avons attendu la navette (enfin la 2e car la première qui est arrivée ne pouvait pas prendre tout ceux qui l’attendaient) pour redescendre au parking où K2000… Euh notre voiture nous attendait sagement. Comme nous n’avions plus rien à boire (je parle d’eau… Nous avions encore des bières dans la voitures, mais chaudes !), nous sommes allés à l’unique boutique-restaurant du parc pour acheter à boire et à manger. Une fois le ventre rempli, nous avons été faire un tour sur la plage…


Là encore, ce fut une sublime surprise… Alors que nous avancions dans un petit chemin de sable en boitillant, d’un seul coup nous sommes arrivés sur une plage de sable fin, avec en face toujours ces grosses îles magnifiques, à gauche des montagnes rocailleuses et à droite des montagnes recouvertes d’un forêt invraisemblablement verte… La mer avait des minis vagues tranquilles, l’air de dire “Venez vous assoir au bord pour vous rafraîchir, je ne vous tremperai pas la tronche !“.





Vous me connaissez, j’ai direct sauté dans l’eau, et j’ai été plus loin là où quelques vagues un peu plus grosses me permettait de surfer sans planche, et prenant les vagues au bon moment… L’eau fraîche fut salvatrice pour mes jambes endolories !! Après cette petite session baignade seul (ou presque, Julien a à peine passer les genoux et les deux autres ont joué les frileux !), session séchage-bronzage.






Puis, vers 16h, nous avons décidé de repartir, pour ne pas rentrer trop tard.


Au bout de 15 minutes de voyage environ, ils somnolaient tous dans la voiture ! Mais un événement imprévu ne tarda pas à les réveiller…! En effet, j’ai soufflé pour la première fois dans le ballon ! Et puis les policiers australiens, ils ne rigolent pas quand ils font un contrôle d’alcoolémie : Ils bloquent la route dans les deux sens, et font souffler tous les conducteurs ! Moi qui n’avait jamais testé, j’ai donc fait ça pour la première fois sur une petite route de campagne toute droite en Australie, dans THE MetroCar. Bon comme je savais qu’ils ne rigolaient pas ici (une bière représente 140% du taux autorisé dans le Victoria pour vous donner un exemple), je n’avais quasiment pas bu de tout le week-end.


Une fois cet étape franchie avec réussite, nous sommes repartis et je ne me suis arrêté que pour faire le plein. Mes compères n’ont quasiment pas bronché du voyage, oscillant entre le sommeil profond et la lutte pour ne pas piquer du nez…



A 19h, nous étions chez Julien. Après un échange des photos, nous sommes repartis direction Raph et Krot’s house. Je les ai déposé en vitesse avant de repartir pour Melbourne. Ils habitent tous environ à 30km du centre-ville, du coup j’ai fini la route tout seul. La musique à fond, j’ai adoré ce petit bout de voyage seul. Non pas que les autres ne me dérangeaient, mais j’adore conduire seul pendant des heures, surtout la nuit. Je vous jure que j’ai vraiment dû me raisonner pour ne pas filer sur les freeways que je croisais… Pour où ? j’en sais rien, juste pour rouler toute la nuit et voir où j’aurais pu arriver au levé du soleil… Bref, comme je devais rendre la voiture à 8h du matin le lendemain, j’ai fini par la garer sagement devant chez moi et la vider.



Après une petite discussion avec mes collocs, j’ai rangé toutes les affaires de camping dans un dernier élan d’énergie, puis j’ai filé au lit.



Lundi matin, j’ai rendu la voiture à 8h, puis j’ai récupéré mon vélo garé devant la compagnie de location pour rentrer… Je ne vous dit pas comment j’ai galéré avec le vent, ce p*tain de faux-plat pour aller à la fac et mes jambes en compote…



Voilà, le récit de notre frenchy week-end tout en bas du monde s’arrête ici. Demain, je vous parlerai de la Melbourne Cup, journée assez délirante ici.



Bizoos

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut arno,
Pour une premiere c'est une premiere, c'est le premier message que je laisse et surprise il me semble que je sois le premier aujourd'hui.
bon c'est vrai je suis au boulot et un gros moment de libre a tuer!!!!!
Je vois que tous va bien, et que tu profites un max.
aura tu l'occasion d'aller a ayers rocks qui devrait aussi te rappeler l'inde du point de vu mystique(car sacre pour les aborigènes) j'ai deja vu des photos de mon bof de ce secteur et je le trouve aussi magique que le point le plus près du pole sud, ou vous etiez entrain de medite.
j'ai bien vu la photos tant attendu du kangouroo, mais au fait que pense du goût?, je trouve cela aussi tendre qu'un filet de boeuf un peu plus fade, mais avec une sauce relevé!!!!!!
Les filles et moi pensont bien a toi bisous "des filles", moi je t'en serre une aaaa+ tofc

Anonyme a dit…

Coucou c'est moi!!!
Bravo les gars super ballades pleines de souvenirs. Faites pas de reset du cerveau ce serait dommage.
Par contre je réitère ma demande pour le coiffeur.
t'as pas de glace dans ta piaule??? encore un mois et je te confonds avec Paul!!!

Bisous et bonjour a K2000

Anonyme a dit…

moi j'adore ta tête de kiki écoutes pas les daddy's détracteurs
autre remarque sur la répartition du poids du sac
au retour qui n'a rien rien d'ingénieux car je pense que en fait vous aviez tout mangé et bu... mais visiblement raisonnablement vu que le ballon n'a pas viré...j'espère que la police Australienne ne fait pas souffler les vélos..hum
mais je m'égare tous les paysages étaient splendides et nous ont laissé bien rêveurs nous aussi
continue à repérer les lieux on arrive tousssssssssss
biz

Anonyme a dit…

Un commentaire court ce soir,tant les photos et les paysages sont éloquents.Bravo pour ce reportage Made in South Point.Continue comme ça et tu pourras intégrer La Main Molle Production.
Bisous

Anonyme a dit…

Road trip énorme di moi la. Par contre on dirai un peu joker ou M avc tes cheuveux long comme ca ^^ Gros bisous l'aventurier!

Anonyme a dit…

Merci pour cette nouvelle découverte, c'est tellement magique de pouvoir voyager aussi intimement les fesses vissées derriere un PC et la tête partie loin, très loin... Encore une fois je pense que tu as découvert un lieu ke tu n'es pas près d'oublier, et nous non plus d'ailleurs!
Vive l'Australie, Vive l'Inde, et surtout vive toi!!!!
Love
***

Anonyme a dit…

Merci pour cette nouvelle découverte, c'est tellement magique de pouvoir voyager aussi intimement les fesses vissées derriere un PC et la tête partie loin, très loin... Encore une fois je pense que tu as découvert un lieu ke tu n'es pas près d'oublier, et nous non plus d'ailleurs!
Vive l'Australie, Vive l'Inde, et surtout vive toi!!!!
Love
***

Anonyme a dit…

Merci pour cette nouvelle découverte, c'est tellement magique de pouvoir voyager aussi intimement les fesses vissées derriere un PC et la tête partie loin, très loin... Encore une fois je pense que tu as découvert un lieu ke tu n'es pas près d'oublier, et nous non plus d'ailleurs!
Vive l'Australie, Vive l'Inde, et surtout vive toi!!!!
Love
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YoYo a dit…

Salut l'animal!
Bon bah moi je te laisserai qu'un seul commentaire... mais pour te dire que j'ai hâte d'arriver et de profiter de ce magnifique pays avec vous!
Et oui, dans exactement 1 mois jour pour jour, je débarque.
Et puis j'ai tellement hâte de te caresser la tête...

Biz