adaptation...?

J’adore…

Lorsque l’on arrive en terre inconnue, seul, on se sent plus ou moins perdu… Je pense que même le bon vieux routard a toujours un petit picotement dans l’estomac lorsqu’il arrive dans l’aéroport poussiéreux de Delhi ou au milieu des Buildings du CBD de Melbourne…

A ce moment là de l'histoire, on est un étranger, au sens propre du terme : “qui vient de l’extérieur ; Qui n'est pas familier“. On fait alors nos premiers pas dans ces rues gigantesques, nouvelles. On se perds parfois. On ne se sent pas mal dans cette foule anonyme, mais pourtant quelque chose vous manque… Des repères sûrement.

Et puis, petit à petit, à force de marcher dans ces rues, de croiser toujours ces même bâtiments, on commence à se sentir dans un lieu familier… On n’est pas chez soi, mais on se fond dans la masse, on devient un inconnu parmi les inconnus…

Mais ce que j’adore, c’est lorsque on commence à se sentir un peu chez soi… Je viens de passer ce cap dernièrement, et j’adore cette sensation.

Vous savez, lorsque je rentre chez moi par exemple et que je vois Paul, affalé sur le canapé en train de manger une saucisse avec quelques légumes, qui me lance “How are you doing mate ?“, qu’en même temps Kat a tout juste le temps de me faire une bise surprise en courant et de me lancer : “Sorry I’m late ! I should already be to the jazz club !“¸ et qu’Alessandra me croise aussi en me demandant : “I’m going to the supermarket, do you need something ?“. La maison est en bordel, chacun vit sa vie à son rythme, mais... Pouah que j’aime ce bordel ! Car c’est le miens aussi, je fais partie de cette maison, c’est mon chez-moi australien à présent… Et rien ne fait plus plaisir que de sentir qu’on fait parti du groupe, de la famille si j’ose dire.

Et c’est pareil pour le quartier… Quand j’ai vu que je commençais à traverser les rues en regardant du bon côté dès le premier coup, je me suis dit que ça y est, j’y étais ! Certains commerçants commencent à me reconnaitre et me demandent comment je vais… Tout ça, j’adore.

On commence à appréhender la ville… Ou plutôt non, la ville commence a nous appréhender. A présent, que je parte demain ou dans 6 mois, que je revienne dans un an ou dans trois décennies, je ne serais plus jamais perdu à Swanston Street ou dans le quartier italien de Carlton... C'est ainsi, la ville a marqué ma mémoire au fer rouge, j'appartiens aux rues Melbourne. Tout comme j'appartiens aux avenues de Delhi, à la crasse de Noida, au petites montagnes de Clermont-Ferrand ou à la rue de Bourgogne d'Orléans.

Et le matin,
déambulant dans les petites allées de l'université,
le grand ciel bleu de l'hémisphère sud me disant bonjour
et le soleil matinal me réchauffant le visage,
je peux chantonner en coeur avec Coldplay qui bourdonne dans mes oreilles :

"It’s such… It’s such… A perfect Daaaaay !“

Welcome Home

Bonne journée à tous.