vendredi 2 janvier 2009

Uluru, suite et fin

Ahahah je vois que j’en ai énervé plus d’un hier avec mon cliffhanger en bonne et due forme… Mais je n’avais pas le choix, le message faisait déjà 3km de long, et puis j’ai un métier moi, touriste à Sydney ça prend du temps, vous êtes malins vous !



Bon bref, je reprends mon récit…



Coco avait roulé pendant 4h30 non-stop, et moi j’avais ronflé pendant 3h30 non-stop. A première vue, cela peut paraître égoïste, mais avec les kilomètre squi nous attendaient (plus de 1500 dans la journée), et le rythme que nous vivions depuis quelques jours, il valait mieux assurait pour ne pas dormir au volant ! Du coup vers 9h30 j’ai repris la place du pilote, on a (re)fait le plein, et hop on a continué notre route.


Nous étions à 200km de Coober Piddy, la “ville“ représentant la moitié de notre traversée du désert, lorsque soudain…




Nous vîmes un kangourou sur le bord de la route… Ceux qui nous imaginent tout fans en disant “Oh qu’il est mignon Skippy“ se trompent. Oui car lorsque vous arrivez à 110km/h sous la pluie sur un route mouillée et que vous voyez un kangourou de 80 kg qui vous regarde depuis le bas côté, vous sautez plutôt sur le frein, pendant que lui… Saute sur la route.


J’ai freiné mais la voiture glissait alors impossible de piler, ce con de Skippy a fait un bon sur la gauche dans le désert, puis deux bons dans l’autre sens, et même si j’étais déjà sur la voie de droite à contre sens pour tenter de l’éviter, c'était trop tard, je l’ai tapé dans le phare gauche à 80km/h…


Résultat des courses : Un énorme bruit, la vue de la tête de Skippy qui vient s’exploser sur la caisse, la vue de Skippy dans le retro faire de bon avant de rouler comme un gros sac sur la bas côtés, Arno et Coco qui répètent en boucle “Oh putain ! Oh putain Merde !“.


J’ai garé la voiture sur le bas-côté, et nous sommes sortis voir les dégâts… Vous vous souvenez de la voiture AVANT :



Et bien la voici APRES :



Heureusement, étant partis un peu plus tôt que les autres voitures qui traversaient le désert, quelques unes sont passées dans les 5 minutes qui ont suivi l’accident, et Coco est monté dans le premier 4x4 qui l’a amené à la ferme que nous avions passé 10km avant (quelle chance !) pour appeler l’assistance.


Le temps qu’il appelle et surtout qu’il retrouve une voiture qui passe pour le ramener à la voiture, j’ai attendu pendant 1h30 sans voir une seule âme qui vive… C’est assez énorme, car tu te dis qu’il peut t’arriver quoi que ce soit, et bien il ne te reste plus qu’à te démerder… Les portables ne passent pas, les voitures ne passent pas non plus, bref, tu es seul de chez seul. La preuve :

En voici un qui n'a pas survécu...


Une fois Coco revenu, il m’a annoncé la bonne et la mauvaise nouvelle : Un dépanneur arrive, mais comme il vient de la “ville“ la plus proche, il va lui falloir 3h. Nous avons donc attendu. Et puis on a commencé à en rigoler. Comme nous disaient les quelques australiens qui étaient passées dans les 5 premières minutes : “Vous êtes blessés ? Non. C’est une voiture de location ? Oui. Oooohh no worries ! Bonne journée“


La voiture était bien morte : Optique gauche désintégré, Radiateur et moteur reculé d’au moins 10cm sur le côté de l’impacte, durite de clim en choux fleur, boitier électrique en choux fleur aussi, bref elle ne redémarrait pas, Skippy n’avait pas fait les choses à moitié !!


Nous devions préparer tout nos sacs car on n’avait pas le choix : le bus pour rentrer. Nous ne savions même pas s’il y en avait un aujourd’hui. Nous étions chargé comme des mules car la voiture était pleine ! Nous avons du laisser le gros matelas de Paul et le jerrican d’essence encore plein…



Nous avons également fait une séance photo de Skippy et de la voiture :

Bref, comme vous pouvez le voir, on en rigolait bien.


Au bout de trois heures d’attente dans le désert, nous vîmes arriver un vieux 4x4 tout pourri, avec un plateau encore plus pourri à l’arrière. Il s’est garé juste devant nous, youpi nous sommes sauvés ! Mais à la vue de l’homme qui en est descendu, on s’est dit que même si on avait survécu au kangourou, ce n’était pas dit que l’on survive au dépanneur…


L’homme avait la peau sombre frappée par le soleil, des yeux gris que son bronzage faisait ressortir d’une manière inquiétante, les cheveux rasés, et une énorme trace de sang qui partait de son crâne jusqu'à son nez.


Il se rapprocha de nous. Nous lançâmes un timide “bonjour“, mais il ne répondit pas. Il nous regarda droit dans les yeux, sans décrocher un seul mot… Il regarda la voiture, fit le tour, regarda dessous, puis dit “ ‘rou ?“. Nous répondîmes “Oui, il est là-bas, on l’a tapé et la voiture est morte“. Pas d’autre échange, jusqu’à ce qu’il est fini de charger la voiture sur le plateau.


Une fois dans la voiture, l’ambiance a commencé à se détendre, nous nous sommes présenté.s Ce gentil énergumène s’appelait Graham. Sa première longue phrase fut “Normalement c’était mon jour de congé aujourd’hui, il y a une ferme à 10km, ça vous dérange si on s’arrête boire une bière“. Nous n’avons pas refuser, d’une part puisque j’aurais dit oui à tout ce qu’il demandait vu sa tronche de psycho, et d’autre part parce qu’une bière allait nous faire du bien. Il nous a payé une bière chacun alors que nous voulions lui payer la sienne. Plutôt gentil l’outbackien. Voici une photo prise vite fait en cachette, mais Graham bouge donc on ne le voit pas vraiment :


Il nous a ensuite demandé si ça ne nous dérangeait pas s’il achetait deux bières pour la route… On a bien sûr une fois de plus accepté. En même temps ce ne sont pas les virages qui risquaient grand-chose ! On en a nous aussi récupéré de notre glacière dans la voiture pour ne pas le laisser boire seul.


Comme nous avions 2h de route jusqu’au garage, nous avons commencé à bien discuté. J’ai aimé la réponse qu’il m’a fait en grognant lorsque je lui ai demandé d’où il venait : “Je suis d’une petite ville plus au sud, et je suis arrivé là il y a 6 ans. J’appartiens à l’outback, c’est ainsi“.Et c’est là je crois que nous nous sommes aperçus que dans notre malheur nous avons été très chanceux. Premièrement Graham nous a dit que si ça avait été un kangourou adulte, nous ne serions pas en face de lui pour discuter, mais mort. Deuxièmement, il ne faisait pas beau, il pleuviotait lorsque nous l’attendions. Il nous a avoué que 3h d’attente dans le désert lorsqu’il fait 48°C, sans ombre, tu as beau avoir 15L d’eau, tu finis mal aussi… Nous qui avions fait les cons et rigoler pendant 3h en l’attendant, nous n’avions pas réalisé tout ça en fait… Bref.


Une fois arrivé à Marla, la “ville“ (c'est-à-dire un bar-restaurant-garage-station-essence-boutique-souvenir-épicerie), nous nous sommes joint aux gens du coin autour d’une bière et d’un burger car nous commencions à avoir très faim. Ils ont été super cools avec nous même si sérieux ils font un peu peur posés là avec leur grande barbe, leur casquette vissées sur la tête, leur tête usée par le soleil et leur accent du fond du désert.


Nous avions de la chance car le bus pour Adélaïde passait à 17h. Nous avons donc acheté deux billets par téléphone et attendu. A 17h, le bus est arrivé et après avoir remercier Graham, nous sommes partis. Les 14h de bus n’ont pas été très palpitants, je passe vite là-dessus. Ah si, le chauffeur a évité un kangourou dans la nuit ! Hihihi !


Arrivés à Adélaïde le lendemain matin (le 27), après avoir fait le tour de toute la ville avec nos sacs pour trouver un moyen de partir, nous avons dû nous résigner. Pas de bus ni de train avant le lendemain soir (28 au soir). Nous avons pris un lit dans une auberge de jeunesse, et nous nous sommes enfin posé un peu… Enfin pas longtemps, puisque 3h plus tard, nous étions déjà dans un tram direction la mer. Bah oui, on s’est dit que tant qu’à faire, autant en profiter pour aller voir les plages d’Adélaïde !


Donc nous avons passé l’après-midi là-bas, à lézarder dans l’eau ou sur la plage…





Le front de mer est très joli là-bas aussi, très animé. L’eau était chaude et calme, on se serait cru en Méditerranée. On aurait voulu quelques vagues pour se défouler, mais on a juste profité du calme pour se remettre un peu…


Nous avons picolé toutes les bières qu’il nous restait le soir, avec des pates qui nous restait aussi, dans le but d’alléger nos sacs. Bah oui, tout de suite vous pensez qu’on boit trop, mais c’était d’utilité publique là.



Le lendemain soir, nous prenions le bus pour Melbourne, pour quitter Adélaïde avec une certaine joie ! 11h de route plus tard, nous étions enfin à Melbourne le 29 au matin. Nous avons été voir Europcar pour payer les frais d’accident (aaaaaaaaaaaarg), et ensuite nous nous sommes posés chez moi pour se reposer.


Le soir, Ale et Kat nous ont préparé un repas du tonnerre, un truc succulent, vraiment. Elles avaient bien rigolé de nos mésaventures (au moins autant que nous), mais avaient vu que nous étions morts… Du coup elles nous avaient dit “on vous fait la cuisine ce soir“, ce qui est plutôt très adorable ! On a acheté du vin, et on a bu avec elles. Et puis comme d’habitude on s’est posé sur notre canapé dehors. Et puis comme d’habitude les voisins et des inconnus se sont joint, et puis comme d’habitude c’était trop bien !






Le Lendemain soir, le 30, après une légère gueule de bois, nous prenions le train pour Sydney, dans le but d’arriver là-bas le 31 au matin. Mis à part 1h30 de retard (bah oui avec moi fallait pas espérer moins), le trajet de 12h de long s’est bien passé. Nous n’avons quasiment pas dormi mais au moins nous étions à Sydney. Le temps de manger à midi, de faire les courses pour le soir, et nous étions déjà en route à 13h pour commencer la fête du nouvel an… Qui fut vraiment magique d’ailleurs…



Mais ça, c’est une autre histoire…



Bonne journée à tous



Bizoos

8 commentaires:

Anonyme a dit…

ouf c'est comme dans les films ça fini bien...et croyez moi pour ceux qui ont lu le roman de Douglas Kennedy cul de sac ça aurait pu drôlement finir plus mal...
fallait le dire si tu voulais vraiment un kangourou le père noël aurait fait un effort..
bizous

Anonyme a dit…

hey bravo pour la photo ( celle de tooooouuuuuuuut en haut du blog) elle est très bien!!
comme dit ta mère tout est bien qui fini bien, heureusement!!

YoYo a dit…

Oops...

Anonyme a dit…

ah ba m'enfin t'a enfin lâché le kangourou euh la fin de ta pétasse de mésaventure! ouf tu es en vie et c'est tout ce qui compte...
Bisous
Angel

Anonyme a dit…

Comme dirait ton beau-frère préféré ça vaut rien les voitures Coréennes ! Vous auriez du prendre une Renault ! Une Twingo,par exemple et vous auriez pu rentrer à Melbourne avec Skippy sur les genoux !!! (voir la scène de "Mon idole" avec François Berléand et Robert le cerf).
Quand tu vas raconter cette aventure à Orléans,Clermont ou Liège,les belettes vont tomber comme des mouches ... euhhhhhh évite de remettre la moustiquaire !!!
Bisous

Anonyme a dit…

coucou c'est moi!!!
ça alors??? t'as percuté un Rou Ho ben toi alors!!!
Finalement elle finit pas trop mal ton histoire sauf que t'aurais pu le ramener pour le bouffer cet enf....
Au fait ça te vas bien les cheveux longs de ta colloc!!!!

Bisous et a très bientôt

Anonyme a dit…

Je croi qu'il va falloir que t'écrive un bouquin quand tu va rentrer toi ^^
C Brigitte Bardeau qui va te faire la gueule, gaffe à toi. Et c'est vrai que t'es pas mal en blonde ma grande.
Gros bisous!

Anonyme a dit…

Pauvre petit Skippy ! Tu l'as pas ramené pour le faire empailler ? Il aurait fait bien sur la cheminée des Guiltat....
Gros bisous.